10 Novembre

LÉON LE GRAND (+461) pasteur

En 461 meurt à Rome le pape Léon 1er que la postérité qualifiera de « Grand » pour le souffle immense de son action pastorale et de ses prises de position théologiques.
Originaire de Rome, ou peut-être de l’Etrurie, Léon vécut à une époque de graves conflits et de grandes instabilités politiques en Orient comme en Occident. Élu diacre de l’Église de Rome, il fut souvent appelé à résoudre des querelles et des divisions de toute sorte, et son œuvre en faveur de la paix lui valut d’être élevé à la papauté, en 440, par le clergé et le peuple de la ville.
Prédicateur sage et exigeant, Léon sut intervenir dans les controverses théologiques, cherchant toujours des voies de réconciliation et ramenant à l’Évangile les partis opposés. Il fut engagé dans les débats christologiques enflammés du V è siècle, qui conduisirent à la condamnation de Nestorius, et ses prises de position écrites sous forme de lettres au patriarche de Constantinople, Flavien, servirent de fondement de la foi proclamée par les pères réunis en concile à Chalcédoine en 451. Avec simplicité et franchise évangélique, Léon y parle de l’humilité de Jésus, vrai Dieu qui s’est fait vrai homme par compassion pour ses créatures.
Les écrits de Léon le Grand laissent constamment affleurer une annonce joyeuse du salut chrétien par la participation au mystère pascal du Christ. Aucun homme, déclare Léon, ne doit se sentir exclu de la vocation à entrer dans l’humanité nouvelle, eschatologique, dont le Christ est la prémice.
Durant les dernières années de son pontificat, il défendit Rome contre l’invasion des Huns, traitant en personne avec le roi Attila et obtenant des Vandales, déjà entrés dans la Ville, de ne pas incendier la cité et de ne pas massacrer ses habitants.

Lecture

Mes bien-aimés, rendons grâces à Dieu le Père par son Fils, dans l’Esprit saint, à lui qui, poussé par l’immense miséricorde dont il nous a aimés, a eu pitié de nous ; et, comme nous étions morts dans nos péchés, il nous a rendu la vie dans le Christ, pour que nous soyons en lui une nouvelle création, une nouvelle œuvre de ses mains. Dépouillons-nous donc du vieil homme et de ses agissements ; puisque nous sommes admis à participer à la lignée du Christ, renonçons aux œuvres de la chair. Prends conscience, chrétien, de ta dignité ; et, devenu l’associé de la nature divine, ne retourne pas, par un revirement indigne de ta race, à ta première bassesse. Rappelle-toi quel est ton chef et de quel corps tu es membre. Souviens-toi qu’arraché à la puissance des ténèbres, tu as été transporté dans la lumière du Royaume de Dieu. Le sacrement du Baptême a fait de toi le temple du Saint Esprit ; ne mets pas en fuite, par une conduite dépravée, un tel hôte.

Léon le Grand, Sermon I sur la Nativité du Seigneur

Prière

Dieu qui ne laisses pas
les puissances du mal
prévaloir contre ton Église
fondée sur le roc inébranlable des Apôtres,
fais qu’à la prière du pape saint Léon,
elle reste ferme dans ta vérité,
et, sous ta garde,
soit pour toujours en paix.

Lectures bibliques
Ml 2,5-7; 1 P 5,1-11 ( ou 2Co 5,14-20); Mt 16,13-19

Les Églises font mémoire…

Anglicans : Léon le Grand, évêque de Rome, maître de la foi

Catholiques d’occident : Léon le Grand, pape et docteur de l’Église (calendrier romain et ambrosien) ; Litanies de la vigile de saint Martin (calendrier mozarabe)

Coptes et Ethiopiens (1 hatur/hedar) : Cyriaque de Jérusalem (+env. 361), évêque et martyr (Église copte-orthodoxe) ; Cléophas (1er s.), un des 72 disciples (Église copte-catholique) ; Na’akweto La’ab (+1250), roi (Église d’Ethiopie)

Luthériens : Léon le Grand, évêque à Rome ; Karl Friedrich Stellbrink (+1943), témoin jusqu’au sang à Lübeck

Orthodoxes et gréco-catholiques : Olympe, Rodion, Sosipater, Tertius, Eraste et Quartus (1er s.), apôtres ; Oreste de Tiana (+304), martyr ; Arsène (+1266), archevêque des Serbes (Église serbe) ; Iov de Pocajiv (+1651), moine ; Théophile de Kiev (+1853), fol en Christ ; Constantin de Kyiv (+1937), évêque (Église d’Ukraine)