29 Février

JEAN CASSIEN ( env. 360-env. 435) moine

Les Églises orthodoxes font aujourd’hui mémoire de Jean Cassien, moine qui transmit la vie monastique du désert d’Egypte à l’Occident chrétien.
Né vers 360, probablement à l’embouchure du Danube, Jean, après avoir reçu une éducation classique, entreprit un voyage en Orient, en compagnie de son ami Germain, dans le but de connaître la vie des moines dans ces régions. Il séjourna à Bethléem et, par deux fois, parcourut les déserts égyptiens de la Thébaïde, où il demeura un certain nombre d’années. Ses souvenirs et les entretiens sur la vie monastique qu’il eut avec les pères du désert seront plus tard à l’origine de ses livres : les Conférences spirituelles et les Institutions cénobitiques, ouvrages d’une grande importance dans l’histoire de la spiritualité, auxquels Benoît, dans sa Règle, renvoie quiconque désire progresser dans la voie monastique.
Vers 399, Cassien se rendit à Constantinople, auprès de Jean Chrysostome, et en 404, après la mise au ban de ce dernier, il fut d’abord à Rome et puis en Gaule. En 415, il fonda à Marseille le monastère de Saint-Victor ; il y demeura, guidant ses moines et rédigeant ses ouvrages de spiritualité monastique, jusqu’à sa mort survenue vers 435.

Lecture

L’Écritures appelle notre libre arbitre à différents degrés de perfection, selon l’état et la mesure de chaque âme en particulier. Aussi bien était-il impossible de proposer à tous uniformément la même couronne de sainteté, parce que tous non plus n’ont pas la même vertu, ni la même volonté, ni la même ferveur. La parole divine établit donc, pour ainsi dire, les degrés et les diverses mesures dans la perfection.
Il est vrai, l’Écritures loue ceux qui craignent Dieu et leur promet, par ce moyen, la béatitude parfaite. Cependant, elle dit aussi : « Il n’y a pas de crainte dans l’amour, mais l’amour parfait bannit la crainte ; car la crainte suppose un châtiment et celui qui craint n’est pas parfait dans l’amour. »
Fondé dans la perfection de cette charité, on s’élèvera nécessairement à un degré plus excellent encore et plus sublime, qui est la crainte d’amour. Celle-ci ne naît pas de la frayeur du châtiment ni du désir de la récompense, mais de la grandeur même de l’amour. C’est ce mélange de respect et d’affection attentive qu’un fils a pour un père plein d’indulgence, le frère pour son frère, l’ami pour son ami, l’épouse pour son époux. Elle n’appréhende ni coups ni reproches ; ce qu’elle redoute, c’est de blesser l’amour de la blessure même la plus légère
(Jean Cassien, Conférences 11,12-13).

Prière

Toi qui as adhéré à Dieu infatigablement dans les jeûnes et les veilles, tu as dominé toute concupiscence, ô bienheureux. Perpétuellement illuminé par des élévations de beauté, tu as fait jaillir des fleuves de doctrine qui irriguent les cœurs des croyants et développent une science de salut par ton esprit divin, ô Cassien. Nous donc, nous crions vers toi : intercède pour tous ceux qui t’acclament.


Les Églises font mémoire...

Coptes et Ethiopiens (21 amsir/yakkatit) : Onésime (1er s.), disciple de l’apôtre Paul (Église copte)
Luthériens : Suitbert (+ 713), évangélisateur en Basse Rhénanie
Maronites : Cassien, moine
Orthodoxes et gréco-catholiques : Cassien le Confesseur, moine ; Germain de la Dobroudja (+ env. 405), moine (Église roumaine)