Dieu est fidèle


Or nous ne pouvons pas nier qu'au cours des mois passés depuis notre dernière lettre, une sensation de malaise et de souffrance a grandi à l'intérieur de l'Église de Dieu qui est en Italie et dans les rapports entre les chrétiens et la société civile: l'opposition semble avoir pris le dessus sur le dialogue, l'antagonisme figé sur la réflexion partagée, l'affirmation de soi sur l'écoute de l'autre. Les options de fond de nos frères et de nos sœurs en humanités sont toujours plus souvent dépeintes de manière sombre, comme si l'on ne savait reconnaître que « la prévarication et la ruine » et comme si « notre époque, par rapport à celles du passé, été allée vers le pire », pour reprendre une lecture du monde que stigmatisait le pape Jean XXIII lors de l'ouverture du Concile Vatican II. Les interrogations de fond, les problématiques éthiques fondamentales, les exigences identitaires de l'autre sont souvent lues à travers des préjugés idéologiques tels qu'ils rendent ardue (sinon impossible) toute convergence de principe et qu'ils rendent, par conséquent, impraticable la vie civile en commun: on ne se donne en effet pas trop de peine pour saisir la souffrance dont elles naissent, mais on cherche à y démasquer de prétendus buts inavoués, interprétés comme s'ils s'opposaient toujours à la présence et au témoignage de l'Église…