Le colloque œcuménique de spiritualité orthodoxe

Bose, septembre 2006
Participants au Colloque œcuménique international

Au mois de septembre a eu lieu le désormais traditionnel rendez-vous avec le Colloque œcuménique international consacré à l’histoire et à la spiritualité des Églises orthodoxes, organisé par notre communauté en collaboration avec les patriarcats de Constantinople et de Moscou : nous sommes parvenus cette année à la quatorzième édition.


La première session, byzantine, portait sur Nicolas Cabasilas et la divine liturgie. Ce laïc byzantin du XIVe siècle est l’auteur de deux œuvres fondamentales : La vie en Christ, splendide synthèse de l’enseignement des Pères sur la vie du chrétien, et le Commentaire à la divine liturgie, introduction mystagogique au sens de l’eucharistie, comprise dans sa globalité comme le sacrement « qui nous met en face du spectacle de la divine économie », qui nous redit l’amour éternel du Père, l’offrande du Fils et l’œuvre pérenne de l’Esprit saint dans la création. Les conférences ont abordé également la question délicate mais fondamentale du rapport entre eucharistie et Église, la signification qu’elle revêt pour nous aujourd’hui et les défis devant lesquels elle nous place.

Le thème de la seconde session, russe, était Les missions de l’Église orthodoxe russe. Comme les autres Église orthodoxes, celle-ci a manifesté le don de Dieu aux hommes en Christ avant tout dans la liturgie et dans la vie de ses saints ; mais elle a su aussi, au cours de son histoire, transformer ce don en annonce adressée à tous les hommes : les conférences, en partant de la signification générale de la mission dans l’Église orthodoxe russe, ont analysé en détail les défis missionnaires que cette Église a eu à affronter du Moyen Âge jusqu’au seuil de la Révolution d’octobre, en entrant en contact avec les différentes langues et cultures qui peuplaient les espaces immenses de la Sibérie jusqu’à la Chine et au Japon.

Ces jours ont été pour nous, comme chaque année, riches et précieux, en raison des rencontres et des échanges fraternels avec des personnes appartenant à des traditions ecclésiales différentes, dont certaines sont désormais devenues amies de longue date, alors que d’autres nous visitaient pour la première fois. Nous avons été remplis de joie par le fait que le colloque a accueilli cette année, outre les représentants officiels des diverses Églises de l’oikumene, de nombreux prêtres, moines et laïcs intéressés à approfondir les trésors de la tradition de l’Orient chrétien et surtout à rencontrer des chrétiens provenant de toutes les Églises.

Dès l’an prochain – si le Seigneur nous accorde de poursuivre ce service à la communion des Églises –, nous avons décidé, sur la base aussi de conseils de certains conférenciers et participants, de réunir les deux colloques grec et russe en un seul, en choisissant un thème commun, à aborder dans la perspective de chacune des différentes traditions. Cela, si nous obtenons l’accord des patriarcats de Constantinople et de Moscou, qui parrainent notre initiative.