Message du Secrétaire Général du COE
Genève, le 15 septembre 2008
Cher Père Enzo, Prieur du Monastère,
Chers frères et sœurs, membres de la communauté monastique de Bose,
Éminents participants au congrès,
Félicitations sincères pour ce 15ème Congrès œcuménique
international sur la spiritualité orthodoxe, événement ecclésial,
académique, spirituel et œcuménique qui réunira au Monastère de Bose,
une fois encore, nombre de représentants de toutes les traditions
chrétiennes.
Cette année, nous suivrons avec beaucoup d’intérêt les présentations et délibérations sur «La paternité spirituelle dans la tradition orthodoxe».
A notre grand regret, et pour la première fois depuis quelques années
maintenant, le Conseil œcuménique des Églises ne sera pas représenté.
Nous sommes tous mobilisés pour la préparation de la réunion de notre
comité exécutif qui se tiendra ces mêmes jours en Allemagne. Toutefois,
mes collègues et moi serons présents parmi vous en esprit et en
prière.
Le sujet retenu pour le 15ème congrès a un potentiel
énorme pour notre propre cheminement aujourd’hui à travers les
nombreuses difficultés et les grands obstacles sur la voie de l’unité
des chrétiens.
La tradition chrétienne du guide spirituel remonte aux apôtres mêmes,
comme par exemple l’apôtre des nations Paul qui entoure ses disciples
avec amour et tendresse, guide leurs pas, suit attentivement leurs
ministères, les encourage et les corrige selon les circonstances et
assure leur enracinement dans la vie évangélique. Ses collaborateurs
les plus précieux sont ses «enfants», des fils et des filles en Christ,
des fils et des filles spirituels.
Cette tradition a trouvé son expression par excellence dans la
pratique de la paternité et maternité spirituelles, exercées dès le
quatrième siècle par les moines et les moniales, les hommes et les
femmes qui se sont retirés dans le désert. Ils sont devenus très vite
des pôles d’attraction spirituels, surtout lorsque les jeunes de cette
période – mais aussi les fidèles à travers les âges et les générations
– cherchaient conseil auprès d’une personne qui avait consacré sa vie à
la prière, l’ascèse, le combat spirituel, une personne qui pouvait
servir à la fois de modèle et de guide dans la recherche d’une vie
évangélique.
Il est vrai que la paternité et la maternité
spirituelles sont assez souvent identifiées avec les moines et les
moniales, mais elles ont été sans doute pratiquées dans la vie de tous
les jours par des prêtres et des laïcs qui avaient consacré leur vie
entière au service du Christ et de son évangile, qui essayaient de
vivre dans sa plénitude cette vérité évangélique capable de transformer
le monde.
Je suis particulièrement fier du fait que le mouvement œcuménique aussi
peut se référer à des nombreux exemples de guides spirituels, des
hommes et des femmes qui ont fait preuve – à leur manière et dans leurs
contextes respectifs – du don de discernement, de la capacité d’aimer
autrui et du pouvoir de transformer l’environnement humain (pour
reprendre les trois charismes du père spirituel décrits par le
Métropolite Kallistos Ware).
Je vous suis donc reconnaissant parce que, à l’occasion de ce 15ème Congrès, vous avez voulu illustrer la vie, l’œuvre et le témoignage du Métropolite Emilianos de bienheureuse mémoire. Le métropolite Emilianos, que beaucoup d’entre nous avaient l’honneur de connaître, était un vrai guide spirituel de nos temps, qui a servi le Christ avec fidélité et passion. Ouvrier inlassable et infatigable, il est resté à la disposition de son Église, le Patriarcat œcuménique; il a servi le dialogue entre Églises et traditions chrétiennes et l’a pratiqué en paroles et en actes pendant de longues années; il a laissé son empreinte au sein du Conseil œcuménique des Églises où il a passé les années les plus productives de sa vie et de son ministère; il a encouragé le mouvement monastique qu’il a tant désiré voir se développer en force spirituelle œuvrant pour la réconciliation et l’unité des chrétiens.
Nous vous souhaitons une rencontre riche en expériences et conclusions. Nous saisissons l’occasion de cette rencontre œcuménique internationale pour souligner, une fois encore, l’importance de notre collaboration sur la voie de l’unité chrétienne. Nous vous prions d’agréer, chers frères et sœurs dans le Christ, nos salutations cordiales.
Secrétaire général