3 Ottobre
GEORGE ALLEN KENNEDY BELL
(1883-1958)
pasteur et témoin de l’œcuménisme
Le 3 octobre 1958, George Allen Kennedy Bell, évêque de Chichester et grand pionnier du mouvement œcuménique, meurt sereinement dans sa résidence de Canterbury.
Bell est né à Norwich en 1883. Il fit ses études à Oxford et reçut l’ordination presbytérale en 1907. De 1914 à 1929, il fut d’abord chapelain de l’archevêque primat d’Angleterre puis doyen de Canterbury.
Frappé par les souffrances inouïes causées par les deux guerres mondiales, Bell s’employa de toutes les manières à promouvoir la réconciliation entre les peuples, tissant sans se lasser des relations avec des chrétiens de toutes confessions.
Même si la formation théologique ne lui faisait certes pas défaut, il fut un homme d’action et prit durant plusieurs années la tête du mouvement Vie et action ; lorsque ce dernier rejoignit le Conseil œcuménique des Églises, Bell fut élu premier modérateur du tout nouvel organisme œcuménique mondial. Sa défiance notoire pour les dialogues théologiques ne l’empêcha pas de forger de grandes amitiés avec Dietrich Bonhoeffer, Nathan Söderblom et Wilhelm Visser’t Hooft, posant ainsi les bases d’un long chemin du rapprochement entre les Églises qui se produisit à la fin de la seconde guerre mondiale.
Bell mourut après avoir prononcé sa dernière homélie sur le passage de Lc 17,10 : « De même, vous aussi, quand vous avez fait tout ce qui vous était ordonné, dites : ‘Nous sommes des serviteurs quelconques. Nous n’avons fait que ce que nous devions faire’ ». Par un rapprochement significatif, c’est le texte même que Bonhoeffer avait choisi pour sa première prédication, et c’est encore le texte qui fut gravé sur la tombe de Nathan Söderblom dans la cathédrale d’Uppsala.
Lecture
La guerre et ses effets dévastateurs, la douleur et les larmes, les pertes et les souffrances, les désastres et la mort, sont le salaire du péché. Et quand nous parlons de péché, nous n’entendons pas les péchés d’un système politique particulier – dans l’acception restreinte du mot ‘politique’ - ; et notre attention n’entend pas se concentrer surtout sur les causes politiques qui sont à l’origine du conflit. Ce qui nous préoccupe ce sont les causes morales et religieuses qui sous-tendent les explications politiques. Mais alors que notre premier devoir est de dénoncer tous les péchés d’où la guerre a jailli, pour appeler les hommes au repentir, nous avons une tâche plus noble à promouvoir. Derrière notre appel à la conversion se trouve une grande espérance. C’est à genoux que nous prions les hommes de se repentir, parce que, ce faisant, nous leur indiquons le royaume de Dieu. Il nous revient à nous tous membres de son Église de hâter les temps et de courir au-devant du royaume désiré, au point de pouvoir être trouvés dignes de le recevoir dans sa plénitude quand il viendra (George Bell, Discours).