27 Juillet

GUIGUES 1er (1083-1136) moine

Guigues, cinquième prieur de la Grande Chartreuse, meurt en 1136.
Né à Saint-Romain de Mordanne, dans le diocèse de Valence, Guigues était entré en 1106 à la Chartreuse, alors que les trois compagnons du fondateur Bruno étaient encore en vie. Elu prieur à vingt-six ans seulement, Guigues fut homme de grande charité et père spirituel d’une remarquable humanité, comme en témoignent Pierre le Vénérable et Bernard de Clairvaux, ses amis, qui entretinrent avec lui une correspondance épistolaire.
Son rayonnement spirituel fut tel qu’en peu d’années on ouvrit sept nouvelles maisons cartusiennes ; pour elles, il fit le nécessaire tant sur le plan de l’organisation, en rédigeant les Coutumes , que sur le plan spirituel, par des écrits riches d’enseignements sur la vie en Christ et sur le combat spirituel que les moines sont appelés à mener dans la solitude. Il entreprit aussi un travail notoire pour recueillir des textes liturgiques et patristiques destinés à nourrir la vie de prière des chartreux.
Guigues fut, de fait, le véritable animateur et l’organisateur de l’Ordre cartusien, et ses méditations constituent un des sommets de la théologie médiévale.

Lecture

Il faut placer au centre la vérité, comme on fait de ce qui est beau. S’il en est qui en éprouve de la répulsion, qu’on ne le juge pas, mais qu’on soit pour lui compatissant. Toi plutôt qui désires t’approcher d’elle, pourquoi la repousses-tu quand tes vices te méritent un blâme?
Regarde ce que doit supporter la vérité. On dit au buveur : « Tu es un ivrogne » ; de même à qui pratique la luxure et l’orgueil. Et c’est vrai. Et pourtant ils deviennent insensés jusqu’à persécuter et à tuer la vérité en celui qui l’annonce.
Vois plutôt combien le mensonge est honoré. On dit en effet aux plus insignifiants d’entre les hommes, esclaves de toutes sortes de vices : « Quel brave homme ! ». C’est ainsi qu’ils s’apaisent, se réjouissent et vénèrent le mensonge en celui qui le profère.
Sans éclat ni beauté, clouée à la croix : c’est ainsi qu’il faut adorer la Vérité
(Guigues, Première méditation).


 

TITUS BRANDSMA (1881-1942) prêtre et martyr

Le 26 juillet 1942, Titus Brandsma, prêtre carmélitain, est assassiné dans le camp d’extermination de Dachau par une injection d’acide phénique.
Né en 1881 à Ugoklooster, en Hollande, Titus était entré au Carmel à dix-sept ans. Personnage brillant, d’une grande culture, il devint un point de référence pour tous les catholiques des Pays-Bas jusqu’à être élu recteur de l’Université catholique de Nimègue ; il fut aussi nommé assistant ecclésiastique des journalistes hollandais.
Brandsma, qui s’était fermement opposé, dès le début, à l’idéologie nazie, par ses articles et ses initiatives en tout genre, fut arrêté le 19 janvier 1942 et emprisonné par la Gestapo à Scheveningen. Puisqu’il n’était nullement disposé à se rétracter, mais voulait au contraire consigner par écrit ses convictions, son destin fut rapidement arrêté.
Dans toutes les prisons où il passa avant d’aboutir à Dachau, il ne fit que réconforter, prêcher l’Évangile et confesser les gens, étonnant tout le monde par son exceptionnelle sérénité en toutes circonstances. Transféré en juin 1942 à Dachau, Titus Brandsma mourut après un mois de mauvais traitements d’une rare cruauté, épuisé par les maladies et la faim. Les Carmes de l’ancienne observance font mémoire de lui en ce jour.

Lecture

C’est Dieu qui guide les étoiles et les planètes dans leur orbite ; il donne vie aux plantes et aux animaux. Le monde, il le porte dans sa main et il en garantit la paisible existence. Dieu habite en nous et c’est lui qui ouvre les yeux de notre cœur sur ce qui en vaut la peine ; il murmure en nous sa parole et nous incite à la mettre en pratique…
Cette inhabitation et cette pénétration de Dieu ne doit pas simplement être l’objet de notre intuition ; elle doit se manifester dans notre vie, elle doit s’exprimer dans nos paroles et nos actions ; elle doit irradier toute notre manière d’être et d’agir
(Titus Brandsma).

Prière

Dieu, source et origine de la vie, qui as transmis au bienheureux Titus la force de ton Esprit pour qu’il témoignât par le martyre de la liberté de l’Église et de la dignité de l’homme dans les cruelles épreuves de la persécution et les horreurs des camps d’extermination, accorde-nous aussi de ne pas rougir de l’Évangile et de reconnaître ta présence en tout événement de la vie pour l’annonce prophétique de ton règne. Par Jésus Christ.

Lectures bibliques
2Tm 2,3-13 ; Lc 6,27-36


 

Les Églises font mémoire…

Anglicans : Brooke Foss Westcott (+1901), évêque de Durham, pédagogue de la foi
Coptes et Éthiopiens (20 abib/hamlë) : Théodore le Stratilate (IIIe-IVe s.), martyr (Église copte)
Luthériens : Angelus Merula (+1557), témoin jusqu’au sang aux Pays-Bas ; Gustav Knak (+1878), prédicateur du Réveil en Poméranie et à Berlin
Maronites : Pantéleimon de Nicomédie (+305), martyr
Orthodoxes et gréco-catholiques : Pantéleimon de Nicomédie, mégalomartyr
Syro-occidentaux : Siméon Stylite l’Ancien (IVe-Ve s.), moine
Vieux Catholiques : Ursicin (VIIIe s.), ermite.