Quanta est nobis via?

 

Vatican II n’a pas été un concile parénétique, mais authentiquement doctrinal dans sa sollicitude pastorale. Si l’on sait bien relire le concile, il apparaît même comme un concile “christologique” : Jésus Christ en effet a toujours été au centre du concile comme “Dei Verbum”, comme “Lumen gentium”, comme image de la vraie humanité, comme mystère pascal. Joseph Ratzinger, alors théologien au concile, le 29 septembre 1963, écrivait ainsi dans son journal, commentant le discours du pape Paul VI pour l’ouverture de la deuxième session: “Ce qui m’a le plus frappé est l’aspect décidément christologique du texte. Avec quelle emphase résonnait l’expression liturgique Te Christe solum novimus (nous ne connaissons que Toi, ô Christ), et la conclusion: Christus praesideat!, cria le pape, que le Christ préside ce concile !” Oui, un concile christologique parce que le visage du Christ a émergé sous des traits nouveaux : un Christ mieux connu à travers les saintes Écritures, un Christ ami des hommes, qui veut que tous soient sauvés, un Christ Seigneur de l’Église et présent en elle pour la modeler comme l’épouse belle, dans l’attente de son Époux.

Du reste, le pape Jean XXIII, quelques mois auparavant, le 8 décembre 1962, dans son discours de clôture de la première session, s’était ainsi exprimé : “Qu’il plaise au Seigneur que de tels fruits (du concile) soient recueillis non seulement par les enfants de l’Église catholique, mais qu’ils se répercutent aussi sur nos frères qui se plaisent à se dire chrétiens, de même que sur cette innombrable nuée d’hommes qui ne sont pas encore illuminés de la lumière chrétienne… Ils n’ont rien à craindre de la lumière de l’Évangile.”