Conclusions du Colloque


Les dangers de la paternité spirituelle

Depuis saint Jean Cassien et saint Nil l'Ascète, les Pères ont mis en garde contre les « pères spirituels auto-proclamés ou improvisés ». Le patriarche Alexis II et Mgr Savvatij ont réaffirmé l'actualité de leurs mises en garde (mladostartchestvo).
Le père spirituel est lui-même en voie de guérison, un malade que le Christ-médecin guérit par le Saint-Esprit. Il doit porter et assumer ses limites et ses misères. Il n'est qu'un instrument dont la Parole vivante veut se servir.
Jusqu'où va l'autorité des pères spirituels, sur les consciences de leurs enfants spirituels, dans l'Église? Que dire de certains pères spirituels qui s'arrogent un magistère anti-œcuménique et apocalyptique? Est-ce que la vénération qui entoure certains pères spirituels ne confine pas au culte de la personnalité, au sectarisme?


Crise de la paternité?

Vivons-nous dans une société, une culture moderne (ou post-moderne) en proie à une crise de l'autorité, et en particulier de l'autorité paternelle? Comment cette crise affecte-t-elle la pratique de la paternité spirituelle? Qu'est-ce que la paternité spirituelle peut apprendre de la paternité naturelle? Et est-ce que la paternité naturelle peut se renouveler en considérant le ou les modèles de la paternité spirituelle, et au-delà, de la source, la paternité de Dieu Père?
Le père: celui qui se dépossède, se vide de tout pour ses fils; il est le père kénotique, l'humble amour. On peut considérer l'exemple du père dans la parabole du fils prodigue. Il perd son fils cadet, mais il respecte sa liberté. Il patiente, il aime, il a déjà pardonné. Va-t-il aussi perdre son fils aîné? Ce dernier va-t-il accepter d'entrer dans la maison? Jésus, dans la parabole, laisse ouverte la question.
À nous d'y répondre aujourd'hui… Concluons par ce portrait du père spirituel contemporain, entendue lors d'une conférence de ces jours: un homme d'« une haute spiritualité et d'une humanité très chaleureuse ».

p. Michel Van Parys